LA COLOMBE

HISTOIRE D’UNE MAISON DE PARIS

âgée de 720 ans

Quand l’Historique rejoint la Légende…

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MAISON de LA COLOMBE – LA LÉGENDE, L’HIST0RIQUE et LE PROJET.

 

L’écrivain Jacques Yonnet rapportait cette légende :

 

Vers l’année 1225 se trouvait à l’emplacement actuel de l’immeuble une maison d’un étage qui avait plusieurs centaines d’années. Construite en torchis et pans de bois, elle était passablement délabrée. Au premier vivait un sculpteur breton, que l’on avait fait venir pour travailler aux gargouilles de Notre-Dame en construction. Il possédait chez lui un couple de colombes apprivoisées qu’il gardait dans une liberté limitée à la taille de son propre logement. Un hiver, la maison s’effondra en son absence, probablement à la suite d’un affaissement de terrain dû aux inondations de la Seine et, en même temps que la maison, un pan entier de la fortification gallo-romaine qui la jouxtait.

La légende raconte : - que nos deux Colombes restées vivantes étaient coincées prisonnières dans les pierres et qu’elles roucoulaient pour appeler de l’aide ; - que les voisins et les passants les entendirent et qu’ils essayèrent de les libérer ;   - que c’était  impossible à cause d’un autre pan du mur de l’enceinte, demeuré en équilibre. Il aurait pu s’écrouler pendant leur sauvetage ; - que la Colombe mâle réussit à se glisser à travers les interstices des pierres et à s’échapper ; - qu’elle allait quérir des graines sur les quais pour les ramener à sa compagne et qu’elle la faisait boire à l’aide d’un fétu de paille dont elle se servait comme d’un chalumeau ; - qu’admiratifs de cette fidélité du couple, les insulaires de la Cité vinrent nombreux pour aider à la délivrance de la femelle prisonnière et que… pierre par pierre, pendant plusieurs jours, sinon plusieurs semaines, ils unirent leurs efforts pour réussir, par un beau jour de printemps, à la libérer.

La légende rapporte enfin que le jour de leurs retrouvailles, les oiseaux blancs s’élevèrent droit dans le ciel où ils exécutèrent une arabesque, « On auroist dit comme une danse dans le ciel » en signe de remerciement envers ceux qui avaient permis leurs retrouvailles.

Les témoins de ce phénomène se jurèrent amitié et solidarité et décidèrent de baptiser la rue : rue de la Colombe©, de reconstruire à l’emplacement de la maison détruite une autre maison de pierre d’un étage en utilisant les pierres des murs détruits de l’enceinte. Ils l’ont fait, elle a été achevée vers l’année 1275. Ils l’ont appelée « Maison de la Colombe ».

 

Mais Jacques, comment avez-vous eu connaissance de cette légende ?

- J’en ai trouvé des traces à la bibliothèque de l’Arsenal dans un texte écrit en bas-latin. Ce texte n’était pas du XIIIe mais au plus tôt du XVe siècle. Il rapportait cette légende transmise jusque-là par tradition orale et qui se perpétua par la suite puisque l’anniversaire des retrouvailles fut célébré jusqu’au XVIe dans toute l’Île par une fête importante. Les jeunes mariés venaient ici-même se jurer fidélité.  Hélas, le clergé omnipotent dans cette partie de l’Île interdit cette célébration car il y voyait du paganisme. A partir de cette période, les seuls transmetteurs de cette légende ont été les tenanciers de la Taverne jusqu’à la famille Desmolières en 1895.

 

(propos rapportés par Michel Valette dans « légende et historique».

 

Michel Valette a fait des recherches pour connaître l’historique exact de la maison et voir si l’histoire se rapportait à la légende :

 

- J’en ai trouvé des traces à la bibliothèque de l’Arsenal dans un texte écrit en bas-latin. Ce texte n’était pas du XIIIe mais au plus tôt du XVe siècle. Il rapportait cette légende transmise jusque-là par tradition orale et qui se perpétua par la suite puisque l’anniversaire des retrouvailles fut célébré jusqu’au XVIe dans toute l’Île par une fête importante. Les jeunes mariés venaient ici-même se jurer fidélité.  Hélas, le clergé omnipotent dans cette partie de l’Île interdit cette célébration car il y voyait du paganisme. A partir de cette période, les seuls transmetteurs de cette légende ont été les tenanciers de la Taverne jusqu’à la famille Desmolières en 1895.

 

(propos rapportés par Michel Valette dans son livre

« À la Découverte de La Colombe-en-l’Île-de-la-Cité ».

Michel Valette a fait des recherches pour connaître l’historique exact de la maison et voir si l’histoire se recoupait avec la légende :

 

 

 

L’HISTORIQUE.

 

Guillaume de Nangis est un historien bénédictin de Saint-Denis, mort en 1300. Garde des chartes de Saint-Denis de 1289 à 1299, il est l'auteur d'une Chronique des rois de France et de Vies de Saint-Louis et de ses frères, Philippe le Hardi et Robert, insérées dans la collection d'André Duchesne, et publiées à part par Géraud en 1843.

 

« En décembre 1296, la Seine déborda avec une telle violence que, » d’après Guillaume de Nangis, « aucun âge ne se souvenait d’en avoir vu une pareille et qu’on en lisait aucun exemple dans les historiens ».

 La maison précédant la nôtre aurait pu être détruite en 1296 et non en 1225 puisque… « le Grand Pont qui relie la Cité à la rive droite et le Petit Pont seule communication jusqu’à la fin du XIVe entre la Cité et l’Université, furent emportés ainsi que le Petit Châtelet. Toutes les maisons que supportaient ces ponts, dont les trop nombreuses piles et les moulins gênaient le passage des eaux, s’effondrèrent dans la Seine. En mars 1297, la situation redevenait normale. Le Petit Pont était rouvert à la circulation le 28 avril, le Grand Pont le 12 novembre, (jusque là on devait se servir de barques) ».

 

 

Il serait donc plausible d’imaginer que la Maison de la Colombe avec son premier étage ait été reconstruite avant la fin du siècle en 97 ou 98. En disant vers 1275, Jacques Yonnet dans sa légende ne se serait trompé que de vingt-deux ou vingt-trois ans.

 

 

 

Un ami m’avait suggéré de faire effectuer des recherches par un historien conservateur au Musée du Louvre. On nous conseilla Michel Le Moël. Il était, en dehors de ses fonctions au Louvre, archiviste-paléographe et demeurait rue d’Alésia à Paris. Il fut très intéressé par le travail de recherche que je lui demandai de faire. La maison lui plut mais il m’annonça qu’il aurait des difficultés à remonter en deçà de la première moitié du XVIe siècle :

 

- Pour établir l’histoire d’un immeuble parisien, il est toujours nécessaire de déterminer la censive sur laquelle il se trouve, c’est-à-dire la personne morale à laquelle tout propriétaire de bâtisse doit une redevance (un cens) au moment de chaque mutation du bien immobilier, que ce soit par vente ou par héritage ou lors de sa construction. Or, le quart nord-est de l’Île dans lequel se trouve votre immeuble présente un caractère de confusion en ce qui concerne la détermination de certaines censives et les textes susceptibles de fournir des informations sont sur ce point quasi inexistants.

Il n’imaginait donc pas comment il pouvait remonter aux premières origines de propriété. Très vite ses recherches lui permirent de constater que les Commissaires royaux chargés de fixer les limites entre les diverses censives parisiennes vers 1700  ignoraient déjà la censive dont dépendait la dite maison. Arch.nat. Q1 1099 \2, fol.47

Dans les actes notariés consultés, aucune précision de censive n’était donnée. Heureusement, il découvrit que la maison était grevée d’une rente de six livres perçue par l’ancienne paroisse de Saint-Landry en la Cité.

L’église Saint-Landry était située à environ 60 mètres de la Maison de la Colombe. La rue d’Arcole actuelle traverse l’endroit où elle se trouvait.

Cette découverte lui permit de remonter au XVIe siècle dans la liste des propriétaires.

Je me contente ici de citer quelques noms : Maistre Allain de la Croix, le plus ancien propriétaire identifié, suivi par Marie Chevrier, veuve de Léon Lescot (Arch.nat. S 3412). L’immeuble était en 1557 une vieille maison d’un étage en assez mauvais état. Le beau-frère prestigieux de cette Marie Chevrier était  Pierre Lescot, le célèbre architecte du Louvre. Il fit des donations à ses cinq neveux et nièces, Marguerite, Madeleine, Pierre II, Claude et Léon. Afin qu’ils puissent tous se loger, il suréleva la maison de trois étages, parfaitement supportés par les murs solides, en pierre, du rez-de-chaussée et du 1er. Une renaissance en pleine Renaissance. La surélévation, en dehors des pierres d’angle, était en pans de bois.

Je passe ici les noms des différents propriétaires suivants pour arriver à Louise- Charlotte de Bournonville qui épousa en 1690 Alexandre Martineau. Elle hérita et le dernier bail qu’elle consentit le 7 septembre 1745 fut accordé à un savetier Joachim Arnould.  L’immeuble était déclaré contenir : « Une bouticque, une arrière bouticque, quatre étages de deux chambres chacun, deux petits greniers dessus ». Arch. Nat. Minutier central, CXII, 693.  Il n’avait donc pas été transformé depuis 2 siècles.

 A la mort de Louise-Charlotte en 1752, ses neveux René-Nicolas d’Archambault et Jean d’Archambault de Senantes héritèrent. Le premier mourut en 1757. La maison avait continué à se dégrader considérablement.

 L’acte notarié de vente au nouvel acquéreur, Louis Combédias, un perruquier, ne donne aucune précision : « une maison ensemble les pierres et les moellons » contre une somme de 2.000 livres le 23 mars 1769.

Notre perruquier restaura ce qui restait et en profita pour surélever encore l’immeuble de deux étages ou, pour être plus précis, d’un étage et d’un grenier.

 

Lorsqu’aujourd’hui on observe l’immeuble on distingue une première corniche au-dessus du premier étage, puis les trois étages supplémentaires construits par Pierre Lescot en 1560, et une autre corniche au-dessus du quatrième étage, surmontée de  la surélévation datant de la fin du XVIIe  et formant le cinquième et le sixième mansardé.

Le 25 juillet 1822 deux rentières, les demoiselles Cabasset, acquirent l’immeuble pour dix mille francs et le donnèrent à bail en 1823 à l’épicier Pierre Pallier, puis le 21 avril 1826 au marchand de vin Millevoie, qui renouvela le bail en 1846 Arch. De la Seine, DQ 18  126 et 130.  C’est lui qui donna à l’extérieur du rez-de-chaussée et du premier étage la teinte chocolat cognac que nous avons respectée et qui fit installer les grilles marchand de vin et les boiseries extérieures avec leurs têtes de Bacchus, peintes d’une couleur vert bleu.

 Millevoie qui avait si joliment équipé La Colombe ne devait plus être là lorsque, dans les années 1860 à 1880, l’immeuble fut couvert d’affiches inesthétiques. A moins que le donneur d’ordre responsable en eût été les sœurs Cabasset  ou un nouveau propriétaire.  

Lorsque le 1er juin 1955, mon épouse er moi sommes devenus propriétaires d’un bail de l’immeuble entier, nous avons recueilli dans l’origine de propriété de l’acte de vente, les informations suivantes : en 1891 un certain Constant Agniez, propriétaire de l’immeuble, fait un bail portant sur la totalité de l’immeuble au sieur Jean Pons marchand de vin pour quatorze ans avec un loyer annuel  de deux mille cinq cents  francs. La description de l’immeuble indique un rez-de-chaussée, un entresol et cinq étages. C’est dans cet état qu’il se trouvait quand la Ville de Paris l’avait acheté en 1921 pour le démolir. Il fut sauvé en 1962 (en tant qu’immeuble de plus de 100 ans à moins de 100m des berges de la Seine) par un décret d’André Malraux.

 

Tout ceci ne nous dit pas s’il existe une preuve de l’existence de La Colombe lorsqu’elle n’était qu’une maison d’un étage de 1297 à 1557 ?

 

 Voilà comment nous en avons eu connaissance :

 

Devenant propriétaires du fonds, nous dûmes procéder au remplacement de deux poutres en très mauvais état au plafond du rez-de-chaussée. Leurs mesures furent prises pour les remplacer par deux poutres anciennes elles aussi, mais... en parfait état. Toutes les tomettes de la salle du premier furent enlevées précautionneusement sans les casser, afin qu’elles puissent être scellées  à nouveau mais cette fois au ciment, après le remplacement des poutres. Sous les tomettes, on dut dégager six à huit centimètres de gravats de mortier avant d’atteindre des baguettes de châtaigner.

En dégageant les baguettes clouées sur les poutres, nous découvrîmes alors, entre deux d’entre elles, un squelette de chat parfaitement nettoyé, d’une impeccable blancheur. Nous avons cru qu’au cours des derniers siècles, le chat d’un locataire du premier ayant passé l’arme à gauche, son maître attristé par sa perte l’avait ainsi enterré dans son propre logement en soulevant quelques tomettes.

Après avoir raconté l’histoire autour de nous et avoir montré ce squelette à nos amis, nous nous en sommes débarrassés en le jetant à la décharge. Nous l’avons regretté. En effet quelques mois plus tard, lisant un ouvrage sur l’architecture du Moyen-Âge en Île- de-France, j’appris que, lors de la construction d’un bâtiment, il était d’usage d’emmurer entre plafond du rez-de-chaussée et plancher du premier étage un chat noir vivant, afin de conjurer le malin. Cette coutume barbare s’est estompée au début du   XIVe siècle.

 

Nous avions ainsi fait disparaître la preuve que les deux premiers étages de la maison dataient du XIIIe ! Heureusement, nous avions pu avoir personnellement en mains cette preuve qui mit en joie Jacques Yonnet et j’en atteste sur l’honneur la véracité.

 

 

 

LA MAISON de LA COLOMBE au XXème siècle

 

Bistrot Desmolières de 1895 à 1953.

Alexandre Desmolières et son épouse Berthe née Maillard avaient racheté le fonds à Madame Veuve Mouchet en 1895. Le couple était courageux et la clientèle des Halles qui passait devant chez eux en charrette, s’y arrêtait pour avaler un bouillon de bœuf.

Le propriétaire de l’immeuble Constant Agniez le vendit en octobre 1921 à la Ville de Paris qui souhaitait le détruire mais qui accepta de renouveler le bail en janvier 1928.

À la mort des Desmolières, leurs enfants Madeleine et Robert leur succédèrent. Ils étaient avisés régulièrement qu’ils pouvaient être mis dehors sans indemnité si la Ville décidait de réaliser dans la rue une « opération d’utilité publique ». Ils se gardèrent bien de faire les moindres frais de travaux de réparation, ni de demander l’installation de l’électricité. Le bistrot demeura ainsi, éclairé par un lustre à gaz, dans son décor branlant datant de 1830. Il n’attirait qu’une clientèle populaire assez pauvre, venant boire un verre de vin bon marché, jouer aux cartes ou aux échecs.

Cependant l’endroit fut découvert par des poètes (Jacques Prévert, André Vers, Francis Carco, Mac Orlan, Maurice Fombeure, Jacques Yonnet entre autres) qui le fréquentèrent sans lui faire de publicité par crainte qu’il ne se transformât en lieu à la mode et perde son pittoresque cachet.

 

Le peintre américain Ludwig Bemelmans de 1953 à 1955  

Ludwig Bemelmans très célèbre aux Etats-Unis par ses livres d’humour, ses peintures, ses cartoons (notamment les albums de « Madeline ») s’enticha de ce bistrot pittoresque et sans se soucier de son frappé d’alignement voulut y faire un lieu où il puisse recevoir ses amis. Il acheta le fonds par l’intermédiaire d’un prête-nom français et sans abîmer le vieux décor y fit mettre le tout-à-l’égout. Il redonna à l’endroit le nom de « La Colombe ».  Il décora les murs de la salle à manger de fresques amusantes et colorées. Il y fit venir une clientèle internationale d’un haut niveau (le duc et la duchesse de Windsor entre autres).

A la suite d’un désespoir d’amour, il décida de se débarrasser du lieu en 1954 et ne trouva pas un acheteur capable d’en payer un bon prix car il faut croire que ceux qui étaient intéressés allaient d’abord se renseigner au cadastre. Le prix de mise en vente étant tombé au plus bas, je fis une proposition pour le payer en deux ans. Elle fut acceptée. Mon épouse Beleine et moi n’avions pas pensé à consulter le cadastre... Nous entrâmes dans les lieux en octobre 1954.

Michel Valette

 

La Colombe devient un cabaret célèbre de 1954 à 1964 :

Pour des raisons d’accord préalables avec le prête-nom, la vente du fonds ne pouvant se réaliser avant le 1er juin 1955, il fut convenu avec Ludwig Bemelmans que nous serions gérants pendant huit mois.

Dès les premiers jours d’octobre, j’y installai un chanteur guitariste du nom de Bernard Pierrot qui faisait son tour de chant, jouait de la guitare classique et m’accompagnait dans mon propre tour de chant.

Pendant dix ans, je me consacrai à ne faire passer à La Colombe que des artistes qui débutaient dans la chanson littéraire (poétique ou humoristique) ou de jeunes comédiens dans des sketches de qualité.

J’en fis débuter 200. Quatre-vingt d’entre eux firent carrière, une quinzaine devinrent des vedettes :
Hélène Martin,  Guy Béart,  Pierre Perret,  Jean Ferrat,  Anne Sylvestre, 

Christine Sèvres, Romain Bouteille, Maurice Fanon, Monique Morelli, Jean-Max Rivière, Moustaki, Avron et Evrard, Ricet-Barrier,  Daniel Prévost,  Marc Ogeret,  Bernard Haller, Michel Aubert, Lise Médini, Claude Vinci, Christian Dente, Brigitte Sauvane, Luce Klein, Gérard Doulssane, Jacques Serizier, Louison Roblin, Gilles Olivier, Pierre Louki, Scotch, Jacques Delord, Alex Metayer, Jean Arnulf, Yvan Dautin, Bernard Lavilliers etc

 

Seize ans après que le frappé d’alignement fut supprimé, nous avons fait seize ans de démarches pour pouvoir racheter les murs à la Ville de Paris par adjudication.

 

Le cabaret de La Colombe devient un restaurant gastronomique de 1964 à 1985.

Ayant dû interrompre le cabaret qui, bien que de grande réputation et fréquenté par une belle clientèle, était écrasé par les taxes diverses, nous l’avons converti en restaurant et Beleine, ayant pris la direction de la cuisine, en fit un restaurant gastronomique. « Les restaurants de tourisme » lui décernèrent 3 étoiles tourisme en 1983.

 

Durant 31 ans pendant les périodes cabaret et restaurant notre livre d’Or s’est rempli de signatures illustres françaises et internationales où se côtoient des personnalités littéraires, artistiques, (entre autres Valentine Tessier, Marlène Dietrich, Arletty, Suzanne Flon, Jean Seberg, Charlie Chaplin, Lino Ventura, Raf Vallone, Coluche, Brigitte Bardot, Juliette Gréco, Claude Gallimard, Louis Aragon, Henri de Montherlant, Luc Bérimont, Pierre Seghers, Georges Mathieu, Samson François, Pierre Cochereau, Georges Auric, Cabu, Fred, Francis Blanche, Pierre Dac, Claude Sautet, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Vadim, Jean-Christophe Averty, Pierre Cardin, Yves Saint-Laurent),

politiques, diplomatiques, scientifiques, (Valéry Giscard d’Estaing, Georges Pompidou, Richard Nixon, Robert Mac Namara, Juscelino Kubitschek etc).

 

Nous avons vendu le fonds à un particulier en 1985 et l’immeuble entier à un investisseur en 1990.

Le restaurant perdit alors peu à peu  ses étoiles, ses clients et presque tout son personnel, l’intérieur fut modernisé et perdit son caractère.

Le propriétaire de l’immeuble cessa de louer le fonds en 1992 ou 1993.

Après quelques années où il resta inoccupé, l’immeuble fut vendu par appartement et le rez-de-chaussée fut acheté par un marchand de vins qui l’appela « La Réserve de Quasimodo ».

Il réaménagea les lieux en leur donnant autant que possible une touche d’ancienneté sans mauvais goût et ouvrit un bistro à vins qui marche bien.

Je lui ai transmis l’histoire de la maison et il la perpétue.

 

 


UNE MĖMOIRE À TRANSMETTRE

 

Une association s’est constituée en mai 2012 afin de perpétuer la mémoire de La Colombe.

Nous l’avons baptisée « A la Rencontre de la Colombe ».

 

Créée par un groupe d’amoureux de la chanson littéraire, poétique et humoristique, qui n’ont pas voulu que ce lieu chargé d’histoire soit ignoré des générations actuelles et futures, cette association œuvre à la pose d’une plaque sur l’immeuble sept fois centenaire et haut lieu de la chanson au XXe siècle.

 

Présidée par un artiste qui débuta à La Colombe en 1963, Gérard Doulssane, notre association compte déjà près de deux cents adhérents dont quatre-vingt sont d’anciens artistes de La Colombe (ils ont été élus membres d’honneur) et a déjà organisé en juin 2012 avec le concours de l’Union des Artistes une soirée au théâtre Mouffetard qui a réuni plus de 250 personnes, où furent projetées des extraits d’émissions télévisées des années 55 à 80 dans lesquelles chantaient des artistes de La Colombe. Cette soirée a remporté un vif succès.

 

 

Pour la pose de plaque, l’association a invité des représentants de la Mairie du quatrième arrondissement, de la Mairie de Paris, du Ministère de la Culture, du Sénat, de la DRAC, du Conseil régional d’Île de France, de l’Union des Artistes, de l’INA, de la SACEM, du Hall de la Chanson, de La Manufacture de Chansons, de l’association du Paris Historique (de Pierre Housieaux), des associations d’Amis du Vieux Paris, de tous les organismes susceptibles d’être intéressés à la sauvegarde de la mémoire de cette maison et des propriétaires de « La Réserve de Quasimodo ».

La pose de la plaque a eu lieu le 26 septembre 2015 en présence de nombreux artistes.

Nous avions été nombreux à espérer qu’à cette même date paraîtrait le livre de l’historique :

« Un amour fou pour une dame de 720 ans ! »

 

 

N.B. Il est à signaler que « La Colombe » n'a pas été le premier cabaret de Paris à recevoir une plaque afin de respecter un devoir de mémoire. « Le Cheval d’Or » rue Descartes, autre lieu où débutèrent de nombreux artistes en a reçu une en 2010 en présence de personnalités de la chanson et de personnalités politiques de divers horizons.

 

 

Auteur du projet  Michel Valette     /  Avec l’approbation de Gérard Doulssane  président

L'association a été dissoute après la disparition de Michel Valette survenue dans sa 88ème année.                                                                              

 

 
Michel Valette a déjà publié en 2013 aux éditions Guy Trédaniel « Le Joli Temps de La Colombe »
dans lequel il parle des 200 artistes qu’il a fait débuter à la Colombe dans les années 60.
 
Un manuscript jamais publié traite de l’histoire de l’immeuble et de sa rencontre avec les Valette.
 
Développant les premières pages de la présentation ci-dessus, il y donnera des détails et des anecdotes sur les personnages qui ont vécu dans cette maison en confrontant constamment la légende et l’historique.

Il avait souhaité que son manuscript paraîsse le jour de la pose de la plaque commémorative sur l’immeuble mais le décès de sa bien aimée Beleine au printemps 2015, et l'annonce d'une maladie qui l'emporterait rapidement lui aussi 11 mois après a mis fin à ce projet.

 

 Mai 2020

 

 

 

 

 

 



© La rue de la Colombe part du Quai aux Fleurs au niveau du n° 21. Parallèle à la rue d’Arcole, elle débouche sur la rue Chanoinesse.